mardi 7 juillet 2009

Dans la scène

Les mots nous informent, mais les photographies font de nous des participants. Bien que nous sachions, pour l'avoir lu, qu'au Congo, ou en Irak, ou en Colombie, se commettent des atrocités, l'opinion publique, mis à part quelques activistes, s'en émeut à peine; les mots s'oublient vite, les faits deviennent de simples données statistiques; rien ne suscite l'indignation comme voir les photographies : les mains coupées, des prisonniers sous la torture, des photos de fosses communes, des enfants rachitiques... alors les gens se sentent un peu plus obligés d'agir, parce qu'en voyant la photo, ils entrent dans la scène, ils deviennent une partie de celle-ci et ils se sentent coupables..., et il s'agit là de quelque chose que les gens ne supportent pas; il en a toujours été ainsi ; ils bénéficient des crimes mais rejettent toute forme de responsabilité.

Noela

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